C'est le retour des fausses bonnes idées !
Vous en avez appris, des choses. Sur les réseaux, dans les blogs, dans vos mails, à la télé, dans les journaux. Une collègue a entendu dire, un cousin a lu, une voisine a vu… Les sources de conseils (voire d’injonctions) ne manquent pas.
Et vous, plein.e.s de bonnes intentions, on vous connait : vous avez voulu essayer de mieux faire, de prendre en compte ce qu’on vous disait pour continuer à faire vos petits pas.
Malheureusement, certaines des pratiques encensées ne sont pas toujours une bonne idée…
Vous aviez aimé notre première édition. On a encore quelques petites choses à vous dire, vous venez ?
I/ Encenser le local les yeux fermés
Manger local pour diminuer l’empreinte carbone de ses achats est devenu la priorité de beaucoup d’entre nous. Que ce soit pour la notion de Made in France ou pour un local qui se réduit à quelques kilomètres, c’est une nouvelle manière de réfléchir sa consommation qui s’est implantée dans les mentalités : acheter local serait forcément meilleur pour la planète.

Pourquoi c’est une fausse bonne idée ?
En termes d’empreinte carbone liée aux transports, vous avez totalement raison. Mathématiquement, aller chercher vos salades à deux kilomètres consommera moins de carburant que le fait de les faire venir de l’autre bout de l’Europe.
Cependant, l’écologie (et donc notamment le respect des terres et des écosystèmes) ne se réduit pas aux productions de gaz à effet de serre. En effet, il ne faut pas oublier la pollution des sols, la contamination des nappes phréatiques, la mise en danger des espèces vivantes (végétales ou animales) des environs, etc.
Si une production agricole conventionnelle vous semble peu attractive à l’autre bout du territoire, elle ne sera pas plus propre sous prétexte qu’elle est à deux pas de chez vous ! Après tout, il est démographiquement logique que les élevages de poulet de chez McDonalds soient « locaux » pour certains habitants… Est-ce pour autant une raison pour valider la démarche globale du grand clown ?
Que faire pour que ça en devienne une ?
On revient à nos principes de base de durabilité et de consommation responsable qui nous tiennent tant à cœur chez EthicAdvisor. Evidemment, chercher à vos approvisionner au plus près de chez vous est forcément une démarche louable ! Il est juste important de ne pas y aller les yeux fermés et de vérifier l’engagement global des acteurs locaux vers lesquels vous vous tournez.
Si vous dénichez une réelle recherche de transition vers l’agriculture biologique par exemple, ou si l’engagement social desdits acteurs vous séduit : bingo. Après tout, c’est une question de choix. De vos choix, tant qu’ils sont faits en conscience !
II/ Ne pas imprimer vos mails importants
Comment ça, c’est une fausse bonne idée ? On nous a bien appris à surtout arrêter d’imprimer à tout va ! C’est même écrit en signature de nombreux mails professionnels. On vous explique pourquoi il vaut mieux y réfléchir à deux fois…

Pourquoi c’est une fausse bonne idée ?
L’impact de nos simples mails sur l’environnement est écrasant, vertigineux. Chaque mail consomme environ l’équivalent d’une heure d’ampoule basse consommation. Ridicule, nous direz-vous ? Cela le serait, si 240 millions de mails n’étaient pas envoyés en moyenne chaque minute dans le monde !
Cette consommation est totalement déconnectée des appareils que nous utilisons, téléphones, ordinateurs. Il est ici question des data centers : d’immenses machines servant à stocker toutes les données liées à nos activités sur Internet. Non pas comme des traceurs, mais comme la matérialisation physique de ce qu’Internet représente.
Or, Internet n’oublie jamais. Et il faut toujours plus de data centers, qui EUX consomment énormément d’énergie. Notamment pour être refroidis ! (On a utilisé des mots un peu simplistes, si vous voulez plus de détails Cleanfox a très bien regroupé de nombreuses infos à ce sujet.)
Ainsi, l’impact d’une impression nécessaire pourrait sembler ridicule face aux ressources utilisées en permanence pour stocker un mail !
Que faire pour que ça en devienne une ?
On ne vous dit pas de cesser toute communication numérique (après tout, c’est ce qui vous permet de recevoir nos super newsletters !). Cependant, il vaut mieux parfois réfléchir à la nécessité de garder des mails dans vos boîtes.
Ceux qui ne vous servent à rien, qui ne seront jamais ré-ouverts, qui sont des fameuses erreurs de « répondre à tous » de Maël de la compta : pas de question, on les supprime.
Ceux qui sont importants, que vous devez avoir en permanence sous la main au cas où, qui sont des fils de discussion non résolus : évidemment, on garde.
Cependant, pour ces mails que vous gardez « au cas où », « pour la pièce jointe », etc., cela peut valoir le coup de réfléchir à deux fois avant de les laisser dormir au fond de votre boîte ! Et si le fait d’enregistrer leur contenu en local (donc directement sur votre ordinateur sans data center) n’est pas suffisant, vous pouvez penser à les imprimer.
Hop là on vous voit venir : imprimer un mail ET le garder dans votre boite, évidemment c’est double peine !
III/ Les livraisons de vos marques green préférées
Vous voulez soutenir une petite marque bio inclusive végane zéro déchet made in France (oui tout ça) ? Grand bien vous fasse, c’est une excellente idée ! Zou, direction leur site, une petite commande, et ce sera chez vous dans moins d’une semaine. Quoi ? Il est où le problème ?

Pourquoi c’est une fausse bonne idée ?
LA LIVRAISON. On a besoin de vous faire un dessin ? Les emballages que ça implique, le transport de votre colis en camion puis voiture puis vélo… Oui, bon, ce n’est pas une grosse découverte pour vous. Ce qui compte c’est le paragraphe d’après, vous allez voir !
Que faire pour que ça en devienne une ?
De nombreuses petites marques sont en fait déjà distribuées dans des points de vente physiques ! Que ce soit leurs propres magasins (pour des marques bien implantées comme Lamazuna ou Comme avant) ou dans des boutiques plus généralistes qui décident de choisir des produits à impacts positifs. Outre le fait qu’il soit forcément plus agréable de voir ses produits et de discuter avec des commerçants engagés pendant vos emplettes, le fait de ne pas avoir à gérer de livraison est un coup de pouce à l’environnement !
Bien entendu, il n'est pas question de bannir le soutien de petites marques engagées si elles ne sont pas encore disponibles en magasin ! Mais si vous le pouvez, prenez le temps d'aller vérifier leur présence près de chez vous avant de cliquer sur "commander". D'ailleurs, vous pouvez aussi recommander vos marques chouchou à vos commerçants de quartier : ils sont souvent ouverts aux découvertes à proposer sur leurs étagères !
Si vous nous suivez ces derniers temps, vous savez où nous voulons en venir : c’est totalement ce que nous voulons favoriser avec le Projet Impact ! Vous aider à localiser plus facilement des produits et des marques qui s’engagent, chez vos commerçants de proximité. C’est pas beau, ça ? Nous travaillons dur pour que ce nouvel aspect d’EthicAdvisor soit rapidement disponible sur le site.
Psssst : si vous voulez suivre ça en temps réel tout se passe sur Instagram, ou bien dans notre superbe Newsletter !
Vous le savez, nous sommes vraiment pour tous les petits pas. Toujours faut-il qu’ils soient dans le bon sens, et éclairés ! Pas de discours moralisateur ici, on espère surtout vous aider à avancer. Si vous connaissez d'autres fausses bonnes idées que vous voulez "dénoncer", parlez-nous en dans les commentaire !
Youna Zerrouki